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10 mai 2007

Communiqué de presse - Time Factory

Les artistes Néo

Time Factory

Il est des groupes dont la force de persuasion s’impose. L’oreille est captée, étonnée, convaincue. Le tout en 30 secondes, montre en main. Time Factory fait mieux que persuader : il séduit.

Le premier album a pris le temps du rêve, de la réflexion et du travail. Mixé par Steve Prestage, star de la réalisation, reconnu pour ses collaborations avec Peter Gabriel, Japan ou Echo & the Bunnymen, No Borders est un petit bijou de précision. Electro ? Pop ? Rock ? Il est tout à la fois, et mieux encore. Au plus près des rythmiques break-beat ("Fleeting sound", "Mrs Hyde"), des sons electro à la maîtrise hypnotique (" No borders ", " Mysterious movie"), il sait aussi jouer sur les respirations de morceaux davantage portés par la pop (" Melodies", " Seize the day ", " Still in the shadow "), où les cordes se glissent avec bonheur. Dans ce paysage aux harmonies multiples, Aurélie Viteau impose une voix souveraine : suave, dansante, sans aucun maniérisme. Très convaincante, en somme, à l’image des textes.

Sur scène, le duo explore de nouvelles perspectives. L’electro se mêle parfois à l’acoustique, par le biais d’une basse et d’un violoncelle. Grande classe, énergie évidente. Le public (La Scène Bastille, la Flèche d’or, l’Etage) ne s’y est pas trompé.

Lorsqu’ils se croisent en 97, Aurélie Viteau (chant) et Guillaume Rossel (instruments) devinent très vite l’intelligence d’un projet en duo. Aurélie est douée, ne le sait pas trop, travaille à le devenir. Guillaume, batteur et pianiste , fou de dancefloor, ne sait rien de l’avenir - si ce n’est qu’il sera dans la Musique, fatalement. Avec La Rayure, il peaufine son expérience de la scène et depuis un an, il accompagne également Rachid Taha à la batterie. De son côté, Aurélie se lance dans l’écriture de textes et dessine peu à peu son identité vocale, inspirée par les propositions de Guillaume.

Aujourd’hui, Time Factory suscite l’enthousiasme et la curiosité de l’avenir. Un avenir sans limites ?

Copyright Noëlle Hermal


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10 mai 2007

Dossier de presse (Agence AVRANE)- Iconoclastes

" Iconoclastes " est un lieu à part. Niché dans une cour, au 20 de la rue Danielle Casanova à Paris, l’espace d’Hervé Lagaude existe depuis 1997. Dans ce quartier très élégant à quelques pas de l’Opéra, il est de ces endroits que l’on peut encore découvrir par hasard. Une porte cochère toujours ouverte, la perspective d’une cour pavée, suscitent aisément la curiosité des promeneurs. Or, la curiosité est le meilleur état d’esprit pour approcher l’univers d’Hervé Lagaude.

A l’origine, un atelier voisinait avec l’espace de vente. Puis l’atelier s’en est allé pour laisser toute la place à la boutique. Depuis novembre 2006, " Iconoclastes " est également consacré aux présentations artistiques. La boutique et galerie accueillera les œuvres de son propriétaire, mais aussi les travaux d’artistes extérieurs qui seront régulièrement invités. De cet espace largement ouvert, uniquement séparé du monde par une façade vitrée, Hervé Lagaude souhaite aujourd’hui faire un lieu de conseil, de vente et d’exposition.

Un lieu d’échanges, en somme.

Pour mettre en place une idée si exigeante – la multiplicité de ses activités relève déjà de la performance - il faut toute la rigueur distanciée d’Hervé Lagaude. Des cours en histoire de l’art à la faculté, une formation de doreur sur bois, puis la pratique de son métier d’encadreur d’art depuis 15 ans lui ont permis d’acquérir une technique impeccable. Mais que serait la technique, sans un peu d’imagination ? L’homme n’en manque pas. Il a su s’imprégner de l’ambiance originale de son lieu de travail, sans doute parce qu’il a lui-même imprimé sa marque à l’espace dont il dispose. Entre désordre artistique et objets précieux, il a mené une réflexion de création personnelle. Le regard sur l’art et la vie est joueur, volontiers décalé quoique soutenu par un authentique questionnement sur ses aspirations. Il s’agit d’être inventif, de contester les normes et les évidences, certes, mais dans le but de progresser soi-même.

En ce sens, " Iconoclastes " est l’identité rêvée pour un lieu qui est aussi le foyer originel d’une marque. Car si la galerie en fond de cour est atypique, le concept développé par Hervé Lagaude ne l’est pas moins. Il n’est pas question, comme le suggère l’étymologie grecque, de chercher la " destruction de l’image ". Au contraire, " Iconoclastes " vise à détourner les objets, les transformer, les faire revivre en les confrontant à de nouvelles expériences. Le plus souvent inattendues. Le majestueux tracteur ardennais trônant dans la cour, donne une première idée de cette réflexion fondée sur le décalage. De fait, l’incongruité de cet engin agricole, perdu au beau milieu du 2e arrondissement de Paris, est visible. Mais la machine devient nettement plus intéressante, dès lors que son appartenance à la prestigieuse lignée des Porsche se fait connaître. Donner à voir l’improbable ? C’est l’un des points fondateurs de cette marque.

Pour sa première exposition, Hervé Lagaude présente au public quinze de ses créations. L’influence du mouvement minimaliste américain, initié dans les années 60, se laisse rapidement deviner. On retrouve une même réflexion sur la perception des objets et leur rapport à l’espace, une même pureté des lignes et contours. Cependant, Lagaude impose sa particularité en élaborant des meubles jouant sur la double opposition du rural et de l’urbain, du naturel et de l’industriel. Des souvenirs de campagne, des bribes de nature servent de déclencheur : une botte de foin, du bois de chêne, un monolithe de cire (avoir un père apiculteur donne des idées) sont autant de supports exploitables. Il faut ensuite achever l’union des contraires en plaçant les matériaux sous une écorce de plexiglas.
Ces " objets souvenirs mis sous écrin " ont la force de leur authenticité : tous issus du nord-est de la France, ils portent en eux la trace d’un autre monde, devenu lointain.

Le processus de montage mécanique au moyen de vis amène ces " cellules de Temps " à effectuer un glissement chronologique. L’intérêt majeur de ces pièces, selon Hervé Lagaude, réside dans l’articulation d’éléments différents. La dimension écologique de ce travail est sans aucun doute présente. Pour autant, elle est moins revendicatrice qu’inspiratrice. Le regain de modernité insufflé à la thématique agricole est en soi une victoire sur les codes actuels, largement régis par une société urbaine.

La création sculpturale d’Hervé Lagaude trouve un autre champs de possibilités dans la reprise d’objets utilitaires, employés sans égard pour leur nature propre. Ainsi, la réplique d’une palette de déchargement gagne la noblesse refusée à son original à travers l’application de feuilles d’or. Une reconstitution intégrale en plexiglas est une autre réalisation, permettant à l’objet de jouir d’une " ascension sociale " aussi improbable qu’inespérée.

Mais le concept d’ " Iconoclastes " va plus loin : chaque pièce créée est présentée en tant que meuble, et non seulement œuvre artistique. Hervé Lagaude insiste sur ce point en rappelant, utilement, la définition précise du terme : " objet ou ensemble d’objets mobiles de formes rigides qui concourent à l’aménagement d’une habitation. " A n’en pas douter, les " cellules de temps " correspondent à cette description. Mises en scène à la manière de tables basses, tabourets et bureaux, habillés de luminaires, les sculptures révèlent leur adaptabilité à un intérieur. L’intrusion de l’univers rural au cœur du quotidien urbain se vérifierait alors, tangiblement. Faire entrer la campagne dans la ville, comme un tracteur dans une cour parisienne ? Pari tenu pour l’artiste.

Pour soutenir ses projets, " Iconoclastes " avait besoin d’un logo reconnaissable. Le choix d’un symbole aux allures de code barre est en cela, une idée futée. Signe de modernité absolue, visible chaque jour, à de multiples occasions, le code barre est le détail incontournable d’une société rompue à l’art de la commercialisation. Il est, en outre, un petit bijou graphique dont on oublie l’élégante sobriété. En cela, il s’accorde à merveille avec le minimalisme d’Hervé Lagaude. Les œuvres, estampillées de ce label, ne dissimulent aucun code mystérieux – la systématisation du commerce doit être un concept simple. Au contraire, elles s’inscrivent dans leur époque, se fondent dans le système. Pour mieux s’en distinguer.

Hervé Lagaude a su construire une ligne artistique personnelle. La joie de l’invention, le goût de la recherche esthétique, le désir de se mesurer à la matière semblent l’avoir durablement touché. Il travaille aujourd’hui sur de nouveaux supports, tels que la céramique ou la terre cuite. " Iconoclastes ", lieu de vie, de travail et de curiosité nous offrira le plaisir de le suivre dans ses nouvelles réalisations.

Hervé Lagaude présente sa marque " Iconoclastes ", dans son espace désormais ouvert aux expositions artistiques. Entre ruralité et modernité urbaine, son travail sculptural offre un nouveau regard sur les objets.

10 mai 2007

Brigitte Fontaine - www.music-story.net

images_61_ (Critiques de disques, publiées sur www.music-story.net)

Comme à la radio (1969), Saravah

En 1969, Brigitte Fontaine est une icône de l’underground parisien. Reconnue des plus avertis, discrètement visible sur scène, elle trace sa route avec persévérance. A l’occasion d’une pièce créée avec Areski Belkacem, elle croise régulièrement l’Art Ensemble de Chicago, programmé dans le même théâtre, à d’autres horaires. Comme à la radio naît de cette proximité. La reconnaissance de l’album vient de sa beauté. L’Art Ensemble (Joseph Jarman, Lester Bowie, Roscoe Mitchell en sont les principaux piliers), groupe au service de la " Great Black Music ", aussi bien free jazz que funk ou gospel selon l’inspiration, apporte une grande solidité musicale à cet album, dont les paroles – subversives, lucides, souvent intraitables – ont su marquer les esprits. En particulier " Comme à la radio ", " Lettre à Monsieur le chef de gare de la Tour de Carol " et   " J’ai 26 ans ", portés par des sons jazz à la douceur envoûtante. Brigitte Fontaine impose sa marque, entre poésie décalée et arrangements musicaux au cordeau. Récompensé par l’Académie Charles Cros, ce second album solo reste l’une des plus belles réalisations de la chanteuse.

Genre humain (1995), EMI

Après une période de retrait médiatique, Brigitte Fontaine retrouve grâce à Genre Humain le soutien de la critique. Cet album, produit par Etienne Daho, marque une nouvelle époque dans la carrière de Fontaine. Subtil mélange de puissance innovante et douceur orientale, la chanteuse module sa voix en accord avec ses arrangements musicaux. Hurlante sur " Conne ", titre co-écrit avec Daho, caressante, accompagnée au piano sur " Belle abandonnée ", elle s’essaie aux effets de superpositions vocales avec " J’adore pas ", composition jouant sur une cohérence de hasard, extrêmement bien ficelée. Ouvert sur le monde dans sa totalité musicale, Genre humain se plaît à intégrer des sons raï : guitares vivaces (" Hammam en plein air ", " Le train deux mille cent dix ") qui rafraîchissent également la nouvelle version de " Comme à la radio ", lenteurs entêtantes. La critique adore, le public apprécie. Le phénomène Fontaine est de retour !

Kékéland (2001), Virgin

L’un des talents de Brigitte Fontaine est sans nul doute de provoquer les justes rencontres. Pour cet album, les contraires et les mélanges se croisent avec bonheur. Dans une pétillante reprise de " Y’a des zazous ", M et Fontaine se livrent à un duo réjouissant. Bertrand Cantat et Noir désir revitalisent " Baby boom boom ". Sonic Youth est de la partie. Quant à Archie Shepp, saxophoniste à la classe absolue, il caresse le disque d’une discrète élégance. Dans son ensemble, Kékéland sait jouer des variations rythmiques avec agrément. Entre folie douce, façon sentimentale ou seventies (" God’s nightmare ", Je t’aime encore ", " Les filles d’aujourd’hui "), sons rock (" Baby boom boom ", " Pipeau "), reggae (" Je fume "), raï (" Guadalquivir ") et jazz (" NRV "), on s’aperçoit bientôt que le monde des kékés swingue avec le monde entier. Kékéland, dernier bastion de la cinglitude ? Une chose est sure, on s’y sent bien.

10 mai 2007

Brigitte Fontaine - www.music-story.net


images_10_ (Publié sur www.music-story.net)

Electron libre de la chanson française, libérée, délibérément en marge des circuits balisés de la réussite, Brigitte Fontaine s’impose depuis quarante ans comme une icône musicale décapante, quoique discrète. Ailleurs, très loin, quelque part entre l’amour furieux de la vie et le mépris ostensible des codes, elle s’est tricoté son chemin de musique. Portée par une attention constante aux mots, un sens aigu de la trouvaille et des rencontres, elle a su s’adapter aux époques. Et bien souvent, les devancer.

Brigitte Fontaine est née à Morlaix en 1940. L’enfance bretonne s’écoule calmement, entre ses parents instituteurs, vigoureusement laïques et athées dans une région où la normalité se situe plutôt du côté de la messe dominicale. La jeune Brigitte prend des notes pour l’avenir et rêve au jour béni où elle pourra quitter sa Bretagne. Un peu sauvage, déjà marginale, elle passe des heures enfermée dans sa chambre à lire avec passion. De la poésie, des romans et du théâtre, beaucoup. A 12 ans, elle intègre la troupe de théâtre amateur de Morlaix. Il lui faudra attendre ses vingt printemps, en 60, pour se lancer réellement dans cet univers de saltimbanques qui la tarabuste. Cela ne peut avoir lieu qu’à Paris, elle va à Paris, donc.

Des cours d’art dramatique lui permettent de se mettre plus sérieusement au travail. Mais un amoureux, jaloux de voir jouer sa belle avec des partenaires trop séduisants, la presse de renoncer au théâtre. Va pour l’Amour ! La musique est un bon compromis, qui calme l’amoureux et répond au besoin impérieux de s’exprimer sur scène. Brigitte Fontaine s’aventure alors dans les cabarets de la Rive Gauche, point central du renouveau artistique parisien. C’est finalement aux Trois Baudets, le célèbre cabaret montmartrois, qu’elle fait ses débuts et retient l’attention de Jacques Canetti – propriétaire du lieu et grand découvreur de talents. Sa silhouette d’oiseau naufragé, ses élans et son style, déjà très repérable, marquent les esprits. Elle s’intègre avec agilité au petit cercle parisien, reprend des chansons de Boris Vian, assure des première parties à Bobino. En 1963, elle participe également aux prestigieux " Mardis de la Chanson ", concerts hebdomadaires organisés au Théâtre de la Huchette par Gilbert Sommier. Le lieu, parrainé par Brassens, verra passer la fine fleur de la chanson française durant des années (Bobby Lapointe, Anne Sylvestre, Barbara et Mouloudji, entre autres).

Forte de sa notoriété grandissante, Brigitte Fontaine monte en 1964 une pièce intitulée " Maman, j’ai peur ", qui se joue à la Vieille Grille. Rufus accompagne le projet comme co-auteur, de même que Jacques Higelin, dont la rencontre marque un tournant dans la carrière artistique de Brigitte Fontaine. La pièce, qui joue sur le principe de l’improvisation et s’apparente déjà au " happening ", connaît le succès et se déplace au Théâtre des Champs Elysées, avant de partir en tournée durant un an. Encouragés par cette réussite, Brigitte Fontaine et Jacques Higelin décident de poursuivre leur collaboration. Grâce à Jacques Canetti, ils sortent successivement deux albums en 1965 : " Douze chansons avant le déluge ", puis " Quinze chansons avant le déluge ", qui revisitent – de manière très personnelle – le répertoire de Boris Vian.

En 1968, Brigitte sort son premier album en solo : " Brigitte Fontaine est folle ", réalisé en collaboration avec le musicien Jean-Claude Vannier. L’univers de la chanteuse se peaufine et s’affirme, à la fois dérangeant, sophistiqué et fantaisiste. Cette période est aussi celle de la rencontre avec Areski Belkacem, musicien algérien né en France et ami proche de Jacques Higelin. Cette rencontre, essentielle dans la vie privée de Brigitte Fontaine – le couple ne se quittera plus - , est en outre déterminante sur le plan musical. Au contact d’Areski, Brigitte découvre des sonorités venues d’ailleurs et s’inspire des musiques arabes pour composer des titres, précurseurs de la " world music ". Avec Higelin, un trio artistique se forme, qui profitera du théâtre – très expérimental – pour s’exprimer en scène. En 1968 encore, ils créent " Niok ", une pièce très largement improvisée qui tient durant des mois à l’affiche du Petit Théâtre du Lucernaire.

La sortie du deuxième album solo en 1969, " Comme à la radio ", renforce le succès, réel quoique relativement confidentiel, de Brigitte Fontaine. Réalisé avec l’Art Ensemble de Chicago, figure éminente du free jazz américain, l’album bouleverse par sa force musicale et ses paroles, terriblement efficaces. Sobre dénonciation sociale, cri du cœur porté par l’élégance des rythmes jazz, ce disque marque l’entrée de Brigitte Fontaine dans une nouvelle époque, et ce, d’autant plus qu’il est produit par le nouveau label indépendant de Pierre Barouh, Saravah. L’Académie Charles Cros vient couronner ce succès d’estime par l’attribution de son prix.

Engagée à sa manière, dans ses textes, Brigitte Fontaine l’est aussi dans la vie. Le 5 avril 1971, le " Manifeste des 343 salopes " est publié dans le Nouvel Observateur et recueille les signatures de 343 femmes ayant eu recours à l’avortement, alors que cette pratique est encore illégale en France. Fontaine s’affiche et affirme son soutien. Tout au long de sa vie, elle aura à cœur de s’investir dans les luttes sociales et politiques, qu’il s’agisse de la prévention contre le SIDA ou la défense des sans-papiers. Mais en politique comme en musique, hors de question de s’arrimer à un quelconque mouvement. La liberté, avant tout.

En 1972, la chanteuse offre un nouvel album à son public : " Un beau matin ". Les spectacles du trio Fontaine – Belkacem – Higelin se poursuivent mais le désir de carrière solo de Jacques Higelin tend à perturber l’équilibre. Un concert au Théâtre du Ranelagh marque un tournant décisif dans l’évolution de la chanteuse. Fâchée, lassée, écœurée de l’ambiance ressentie sur scène et dans la salle, Brigitte Fontaine joue le grand jeu et s’offre un départ fracassant : armée d’une valise, elle traverse le théâtre avant de le quitter, à l’arrière d’une moto. Episode tonitruant, dont la profession et le public auront du mal à se remettre.

Malgré cette rupture désirée avec le - relativement – grand public, Brigitte Fontaine poursuit ses recherches artistiques avec son compagnon, Areski Belkacem. Période de repli sur l’intime, cependant très intense en créations. En 1973, le couple sort " Je ne connais pas cet homme ", puis " L’Incendie " en 1974, et " Le Bonheur ", l’année suivante. Artiste jusqu’au bout des griffes et de la plume, Brigitte Fontaine propose cette même année un roman, intitulé " Chroniques du bonheur ".

Si la présence de la chanteuse se fait plus discrète en France, les disques sont en revanche dans les bacs étrangers, en particulier au Japon où la savante excentricité de Brigitte Fontaine séduit le public. L’année 77 voit sortir en France un double - album de 29 titres, " Vous et nous ", toujours produit en collaboration avec Areski. Puis le couple renoue en 1978 avec le Lucernaire, en montant un spectacle à mi-chemin entre le théâtre et la chanson. Le rythme effréné des albums se poursuit en 1978, avec " Les Eglantines ne sont peut-être pas formidables ", accompagné d’un nouveau roman, intitulé " Madelon ". Mais le travail proposé par Brigitte Fontaine, bien que très riche, ne suffit pas à entretenir l’attention du public français. Il faudra batailler et le séduire, à nouveau.

Les années 80 s’ouvrent avec une adaptation pour la scène de l’un de ses textes, " l’Inconciliabule ", rebaptisé " Acte 2 ". En 1985, le couple crée un nouveau spectacle au Théâtre de Paris : " Made in France ". On les voit lors de festivals, Brigitte accompagne son ami Higelin à l’occasion d’expériences jazz, et sort un troisième roman : " Paso Doble ". Néanmoins, la confiance du public n’est plus acquise : le projet d’album " French Corazon " ne parvient pas à trouver de producteur. L’épisode du Ranelagh n’est, semble-t-il, toujours pas digéré. On redoute l’instabilité bohème de Fontaine.

La solution viendra de loin, en la personne de Reïko Kidachi, productrice et journaliste japonaise travaillant à RFI. Venue interviewer la chanteuse à Paris, la journaliste apprend l’existence de cet album ignoré de tous et décide de le soutenir. Une tournée au Japon est organisée, l’album peut enfin être distribué. En France, " French Corazon " sort finalement sous le label EMI. Afin de relancer la carrière de la chanteuse, " Comme à la radio ", se fait une nouvelle jeunesse en réapparaissant au Japon.

A Paris, il faut attendre le 25 octobre 1988 pour retrouver Brigitte Fontaine en concert, sur scène. Cela se passe au café de la Danse, sans grande aide de la part de la presse. Ne délaissant jamais son œuvre littéraire, Fontaine propose cette même année un texte au titre significatif : " Nouvelles de l’exil ". De son travail musical, l’époque ne retiendra que " Le Nougat ", remarqué grâce à son clip vidéo. La participation au Printemps de Bourges en avril 89 est une promesse de renouveau, mais la reprise du succès est encore en marche. En 1990, Brigitte Fontaine s’inscrit au catalogue du label EMI. Elle participe en 92 à la création du groupe théâtral Un Drame Musical Instantané, l’opération " Blow-Up ". La chanteuse semble peu à peu retrouver ses marques, dans le paysage artistique français. Sa réconciliation avec le public s’effectue, véritablement, le 14 avril 1993 au Bataclan. Mise en scène par jacques Higelin, accompagnée par son mari Areski, mais aussi par ses amis Moustaki et Arthur H – faisant office d’accordéonistes - elle donne le meilleur d’elle-même. L’année suivante, le 5 mars, Brigitte Fontaine remplit le Casino de Paris. Toujours ignorée des médias.

Sa réapparition dans la presse a lieu suite à la sortie en juin 1995 de son nouvel album : " Genre humain ", édité par Virgin. Etienne Daho, admirateur depuis toujours, est le producteur de ce disque pour lequel il co-écrit le titre " Conne " et participe à la réalisation de quatre chansons. Pour le reste, c’est toujours le couple Fontaine-Areski Belkacem qui mène la danse et la composition. Cet album marque le retour en grâce de la chanteuse, désormais couverte de louanges pour sa précieuse originalité. Brigitte Fontaine, nouveau look – cheveux rasés, allure de veuve sicilienne branchée – s’amuse de son succès et s’en réjouit. L’année 1996 voit se succéder les concerts : du 31 janvier au 10 février au café de la Danse à Paris, au Printemps de Bourges, le 3 mai pour un passage remarqué à l’Olympia, puis aux Francofolies de la Rochelle durant l’été. C’est aussi l’année du second prix décerné par l’Académie Charles Cros.

En octobre 1997, un nouvel album réalisé avec la collaboration de Bashung, " Les Palaces ", est reçu de manière plus discrète. Mais peu importe : Brigitte Fontaine est de retour dans les esprits, son talent n’est plus à démontrer. Elle publie un nouveau roman, intitulé " La limonade bleue ", part pour une tournée qui s’achève en Novembre à Paris, avec une semaine de concerts à l’Auditorium des Halles. En mars 1999, Virgin décide de rééditer (sans les chansons " French corazon " et " D’ailleurs ") l’album " French Corazon ", rebaptisé " Le Nougat ". En 99 toujours, Virgin sort une compilation : " Morceaux de choix ".

Puis en 2001, Brigitte Fontaine annonce dans les médias la sortie de son nouvel album : " Kékéland ". Un titre en totale harmonie avec l’image de l’artiste : extravagant, drôle et, somme toute, assez mystérieux… Pour ce disque, la chanteuse s’est entourée du groupe new-yorkais Sonic Youth, mais aussi de M et Noir Désir. Le succès critique et public ne se fait pas attendre pour ce richissime travail. Brigitte Fontaine part en tournée durant l’hiver 2001-2002 et publie dans la foulée " Galerie d’art chez Kékéland ", une série de portraits drôlatiques sur des personnalités telles que Gainsbourg, Françoise Hardy ou Etienne Daho. Pour couronner sa carrière, l’Académie Charles Cros lui décerne un prix " In honorem " en novembre 2001.

Son dernier album en date, " Rue Saint-Louis-En-l’Ile " sort chez Virgin en septembre 2004. Hommage au coin de Paris qu’elle habite et affectionne depuis des années. Cette fois encore, des artistes se joignent à la fête : Gotan Projet, M, ainsi que Mouss et Hakim du groupe Zebda. Monde moderne oblige, Fontaine doit assurer une campagne de promotion, durant laquelle elle impose une présence tonitruante, voire caricaturale, bien loin des finesses dont l’artiste est pétrie. En septembre 2005, Brigitte Fontaine publie son dernier roman à ce jour : " La bête sauvage ". Réponse de hasard ? Mise au point légère ? Il est permis de penser que c’est le cas, ou pas. Sait-on jamais ! Follement en marge, grinçant ou attachant, son univers n’en finit pas de réinventer le réel.

Noëlle Hermal

10 mai 2007

Sons d'hiver

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Oyez, Oyez ! Sons d'hiver revient enchanter le Val-de-Marne ! L'idée de ce festival ? Ouvrir le jazz, le blues, le slam, le rap, les sons, la vie musicale diverse et très variée, à un autre secteur de l'Île-de-France.

Les amateurs se retrouvent ordinairement au Sunside, au Baiser salé, au Duc (des Lombards), au New (Morning) ou au Caveau (des Oubliettes et de la Huchette). Bref, les gens restent à Paris. Du 25 janvier au 27 février, les banlieusards du sud-est resteront dans leurs pénates et les autres décideront de se décarcasser.
Parce que la programmation vaut le détour d'horizon : Archie Shepp, Michel Portal, Louis Sclavis, Bernard Lubat, Tomatito, Tortoise, la Campagnie des Musiques à Ouïr... Ils seront là, à Choisy-le-Roi, Arcueil, Saint-Mandé, Créteil, Villejuif ou au Kremlin-Bicêtre.

Pour cette édition 2007, le festival a en outre décidé de rendre hommage à John Coltrane à l'occasion du quarantième anniversaire de sa disparition. Sons d'hiver offrira donc un "Tribute to John Coltrane", au fil de sa programmation, juste pour signaler le génie d'enthousiasme qui n'est plus, aujourd'hui.

Pour plus d'informations, pour réserver ou par curiosité pure, il est fort utile de jeter un œil au site du festival : www.sonsdhiver.org

Sons d'hiver
Du 25 janvier au 27 février
dans le Val-de-Marne.

Insoumis Sons d’Hiver

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27 mars 2007

FORMATION BAC + 5 en Lettres

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

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Agence Kingcom (depuis mars 2007) : rédactrice freelance
- Rédaction de communiqués/dossiers de presse.
Grande consommation.

Agence Joanna Avrane (depuis octobre 2006) : rédactrice freelance
-
Rédaction de communiqués, dossiers de presse. Elaboration du contenue web de l'agence.
Travail pour les marques Evian, Okaïdi, Timex, Opex, Gallo, Abrisud, notamment.

Editions de l'Archipel (depuis février 2007) : correctrice freelance
- Correction sur copie : orthographe, syntaxe, typographie.

Coming soon (sept-oct. 2006) : rédactrice freelance
-
Réalisation des communiqués / dossiers de presse, biographie, contenus web concernant le groupe Time Factory.

Editions du Rocher (avril à août 2006) : correctrice freelance
-
Relecture, correction sur écran : orthographe, syntaxe, typographie.
- Rewriting.

www.music-story.net (août 2005 à ce jour) : rédactrice freelance
- Rédaction d'articles, critiques, biographies dans le domaine musical.
- Relecture et mise en ligne.

Le Monde "radio - télévision" (juin 2005) : rédactrice stagiaire
-
Rédaction d'articles (une vingtaine de parutions). Critiques, interviews, compte-rendus de conférence de presse.

France Culture, émission "Carnet nomade" (janv.- fév. 2005) : assistante de production stagiaire
-
Relations presse (contacts invités, recherches bibliographiques et iconographiques, envois de presse, réalisation du bulletin d'information, gestion du site internet, rédaction des notes de présentation, actualisation des bases de données).
- Ecriture et enregistrement d'un texte. Emission "Images du ciel et de la terre", diffusée le 25/03/05.

Les Cahiers du cinéma (oct.-déc. 2004) : assistante de rédaction
-
Relations presse (contacts et envois presse, gestions des projections presse, organisation du 1e "Prix du DVD Cahiers du cinéma" présidé par Isabelle Huppert, organisation du Salon du Livre de Cinéma.)
- Relecture, correction d'articles.
- Documentation (élaboration d'un système d'archivage des anciens numéos de la revue, création du répertoire des collaborateurs, actualisation des bases de données, recherches iconographiques)

www.stopinfos.com (août-septembre 2004) : rédactrice web
-
Rédaction d'articles pour les rubriques "France". Sujets "Société", "Justice", "Médias".
- Relecture et correction des pages web.

FORMATION

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2004 - Université Paris 7 : DEA d'Histoire et sémiologie des textes et de l'image. Mention "Très bien".
Sujet de recherche : "La différence dans Sodome et Gomorrhe de Proust".

2003 - Université Paris 7 : Maîtrise de Lettres modernes. Mention "Très bien".
Sujet de recherche : "La répétition dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Proust".

2002 - Université Paris 7 : Licence de Lettres Modernes. Mention "Bien".

INFORMATIQUE

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Maîtrise de Word et Excel sur Mac et PC.
Très bonne maîtrise des outils internet.
Bonnes notions sur Photoshop.

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SPECIALITES

Culture (littérature, musique, théâtre, peinture, photographie), Médias, Mode (homme, femme, enfant), Bien-être, Décoration.

MES ATOUTS

Grande aisance rédactionnelle, rapidité d'analyse, esprit de synthèse, curiosité, adaptabilité, qualités d'écoute, esprit d'initiative, diplomatie, fiabilité, ouverture d'esprit... et le désir très vif de faire mes preuves !

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